Le temps est le sel de l’embrun
Il cristallise dans tes mains
Sèche ta peau et te blanchi
Mais donne le goût à la vie
Sur ta langue est le temps qui tangue
De ses mains la papille étrangle
La jeune fille devient exsangue
Qui colorait rouge ta vie
Alors la salive en tempête
Jaillit en flots sourds et s’entête
A faire disparaître cet être
Qui faisait le sel de tes nuits
Tu passes tu sasses et tamises
Comme un orpailleur thésaurise
Mais le mercure fait ses valises
Qui t’avait pourtant tant donné
Tes philtres d’amour tu révises
Ta glotte tu immobilises
Et tu cours vite à la dialyse
Retrouver tes jours et tes nuits
Qui sait avec un bon calcul
Qui sait si le temps ne recule
Pour pouvoir empêcher le pire
D’avoir un jour à déglutir