Ouessant... Il était une fois une île...

vendredi 31 décembre 2010

Epice and love

Les illusions sont alluvions
Au delta de ton édifice
Les îles sont aberrations
A l’élément elles se glissent
Pour venir casser l’horizon
C’est à la vie un petit vice
Que serait le goût des saisons
Sans les épices



jeudi 30 décembre 2010

Al Dante

Ma muse muse
Et moi je m’use
A trouver des rimes qui fusent
Alors que l’an
Tement s’envole
Et qu’un autre an
Dante décolle
Mais c’est toujours l’enfer d’Eole
Sur l’île de ceux qui n’ont rien
 
 
 

mercredi 29 décembre 2010

Rose de Noël

L’île a des rives de tous les bords
Dérive toujours et encore
Evaporée larme de terre
Retombée au miroir des mers
Pour mieux refléter son trésor

L’île a des rives de tous ses pores
Dérive toujours et encore
Une salée sueur de serre
Qui s’étire vers la lumière
Flore d’embruns nue sous l’effort

L’île a des rives de tous ses ports
Dérive toujours et encore
De marins saouls et de dockers
De bars à filles de misère
Dans des pieds de nez à la mort

L’île a des rives elle a des bords
Qui l’entourent débordent et la prive
De liberté quand les eaux vives
Voudraient l'emmener à bâbord
Plus loin où pousse l’ellébore



mardi 28 décembre 2010

Mine à rai

Au sommet de mon phare
Le faisceau de lumière
Fait clin dieu aux vaisseaux
L’immensité sépare
Je n’ai pas de prière
Entre le ciel et l’eau
A choisir c’est idiot
Alors moi je préfère
Me taire c’est trop beau
La danse de la vie
Silence de la mort
De la Terre et du feu
Posent comme décor
J’aurais deux mots à dire
A tous ces fous de dieu
Allez-donc vous faire cuire
Deux oeufs





lundi 27 décembre 2010

Alchimiel

Léché par la vague au couchant
Il est bien lointain ce soleil
Déposeur de rayons de miel
Sur de somnolents containers
Qui limacent en vue d’Ouessant
Ou sur des pétroliers austères
Train-train sur les rails des courants
Comment les croire menaçants
Comment croire qu’ils portent la mort
Ces transmuteurs de noir en or
La ruche a bien dû se défendre
Non loin veille l’Abeille-Flandres
L’île a séché ses sanglots longs
Aux ailes des Super-Frelons
Aussi parmi ses ouvrières
Aucune n’oubliera qu’hier
Ils endeuillèrent leurs fines ailes
Pour d’interminables toilettes
Tant qu’aujourd’hui elles sont prêtes
A faire des heures supplémentaires
Pour changer la couleur du miel


dimanche 26 décembre 2010

Départ

Les rêves et les espoirs
Sont des poupées gigognes
L’enfant est dans le noir
L’enfant rêve au trésor
Le trésor est dans l’île
L’île est dans l’océan
L’océan dans l’enfant
Les rêves et les espoirs
Sont des poupées gigognes
Quand enfin il s’endort
S’envolent les cigognes



samedi 25 décembre 2010

Je voeux

Il joue à sauter sur la vague
Des éclairs argentés au ventre
A s’immiscer entre les algues
Qu’il orage qu’il pleuve ou qu’il vente
Est plus vif qu’un éclair de lame
Etoile filante en plein jour
S’il a un peu de vague à l’âme
Ce ne peut être qu’en amour
Voir ses enfants faire des sushis
Ou choir sur le pont d’un navire
Peut lui causer certains soucis
Quelle idée d’avoir deux empires
L’air et l’eau se touchent s’oppressent
Sans cesse il passe la frontière
Est-ce un jeu ou quelconque ivresse
Que de changer de l’eau à l’air
Je ne sais mais toujours est-il
Que mes gestes de secouriste
Quand il est tombé sur mon île
N’ont pas sauvé ce beau touriste
Si j’avais à exaucer cet
Envie d’ailleurs et d’aventure
Je serais certes un exocet
Eclair dans l’eau et dans l’azur



vendredi 24 décembre 2010

Rêve... Veillons

Dans mon île autour des cadeaux
Des bougies à la citronnelle
Et du gigot aux haricots
Les six rennes chantent à Noël
 
 
 

jeudi 23 décembre 2010

L'ivre ogre

Gargantua gara sa glotte
A la gargote de Ouessant
Mais en repartant dans sa barque
Laissa la marque de ses dents
Croquant l’île vers le Ponant
Et puis adieu l’armoricaine
Lui si puissant parmi les forts
Eut pourtant l’estomac en peine
Quand vers le sud porta le vent
D’une main arrêta Eole
Haut le cœur sans le moindre effort
Il vomit la baie de Lampaul
Non loin des cotes ibériennes
En donnant naissance aux Açores
Tout ça à cause du chouchen



mercredi 22 décembre 2010

Infidèlîle

L’île se contourne s’apprivoise
Car si tu fonces tu t’écrases
Tu dois en prendre connaissance
Apprendre à sentir son essence
Et si par hasard tu la croises
Toi qui pense être le plus fort
Tu n’obtiens jamais son trésor
Puis quand tu crois l’avoir séduit
Elle tranquille t’a tout pris
Et t’a vidé de ta substance
Non ne retiens pas ton navire
S’il veut t’emporter au couchant
Tu as besoin de changer d’air
Ne te retourne pas c’est pire
Sers-toi de ton imaginaire
Il n’y a plus rien d’autre à faire
Et laisse dormir ton amour
Dans ses draps bleus bordés d’embruns
D’algues brunes et de rochers bruns
Aux bras de l’océan toujours


mardi 21 décembre 2010

Le corsaire à la cale en bourre les canons

Je sais que le pis rate son lait
Mais seulement dans la maltraite
Certains se payent sur la bête
Le nez grillé bandeau sur l’œil
Jambe de bois mauvais accueil
Oui de vache à lait en esclave
Cette goutte de laid fait déborder le vase
Si ce n’est la beauté qui bourre
La gueule des canons du bord
Ce sont de vilains boulets lourds
Poussés par les gros muscles forts
Du pirate à la barbichette
Le premier qui le tirera
La petite tapette aura
Oui quelqu’un dans ces marins fiers
Sait que le cœur serre le corsaire
Et quand le corps sert le corsaire
Bien vite pose la patte au port
Peut-être s’y sent-il moins fort
Mais il s’y sent pousser des ailes
Eloigné des vierges nubiles 
Il se rend bien vite au bord d’il
Dédaignant l’inutile bord d’elle

lundi 20 décembre 2010

Etoc un écueil

Une poussière posée gênant l’œil de Neptune
C’est une île dans la mer un peu d’air sur la lune
Un éclair dans l’azur au désespoir un rire
Oasis au désert la terre vue de la hune
Mais craignons sa colère le roi des mer pétune (*)
Et pour ne plus lui plaire blonde se teint en brune
Amphitrite se terre cet amour l’importune
Mais quand un dieu s’alarme c’est bien plus qu’une larme
Qu’il déverse sur Terre… Humains craignez son ire !
Par bonheur grande dame a l’idée opportune
Sauvant dieu et poète de mauvaise fortune
Muse change sa lyre pour un peu de collyre


(*) Référence aux six clopes.

dimanche 19 décembre 2010

La plume au Pierrot

Moi Pierrot sur la lune
Je vais t’écrire un mot
N’ai pas perdu ma plume
Mais n’ai plus de héros
J’ai perdu Colombine
Avoue que c’est idiot
D’aller chez la voisine
Pour chercher un stylo
Quand on est sur la lune
C’est aussi inutile
Que de chercher une île
Quand il n’y a pas d’eau



samedi 18 décembre 2010

Quel calme à la mare

Si le poète seiche
Il jette l’ancre
Quel paradoxe
Que l’oceano nox !



vendredi 17 décembre 2010

Îlot

Goutte d’eau et sel de mer
Grain de peau et grain de terre
Frisson d’eau et ciel d’hiver
L’onde fière au goût amer
A comme un bouton sur la peau
 
 

jeudi 16 décembre 2010

"Acrostichage"

Ouverte sur le couchant aux horizons d’automne
Ultime tentative pour vivre plus avant
Enivrante et subtile parfum Chanel pour homme
Sauvage eau pour Dior pour Cardin sauvageonne
Seules pourtant les femmes y subsistent longtemps
Alors que leurs amants lors de brèves escales
Ne font que des enfants puis referment leurs malles
Tissant le temps l’espoir au fond d’elles bourgeonne

mercredi 15 décembre 2010

La mer roule et le paravent casse

- Salut fait l’ours dérivant
Au goéland posé sur l’île
Ton voyage me semble lent
- Mais ta glace est bien trop fragile
Fait l’oiseau moi je vole au vent
Les courants me sont inutiles
- Dis pas ça fait l’ours en riant
Tu plonges là où les merlans
Font la raie au milieu des bancs
Pour moi le bar y reste ouvert
Le barbue y met le couvert
La morue a le morse aux dents
Et le turbot devient tout vert
A voir mes griffes en diamant
- Cause toujours fait le goéland
Tu sais nager au moins j’espère
Si tu laisses encore un peu faire
Ta nourriture va te manger
Un petit peu ice ton iceberg
Mais en tout cas plus du tout berg
- Tu as raison fait l’ours blanc
Je nage mais pas trop longtemps
Prête-moi un de tes rochers
Contre un beau poisson tout brillant
- Non à te voir j’ai l’œil qui frise
Va te faire voir sur ta banquise
J’appelle mes potes si tu t’avances
J’ai pas besoin de concurrent
Ici tu mets les pattes en France
T’as tes papiers sale émigrant ?


mardi 14 décembre 2010

Mouvement perpétuel

L’homme inutile sur l’immense continent
Sur une île devient grand
Néanmoins pas de trêve
Quand il est grand il rêve
De transformer son île en continent
Incontinent dans tous les sens
L’homme s’endort et recommence

lundi 13 décembre 2010

Le point

J’ai perdu ma route
Et quoiqu’il m’en coûte
Je doute je doute
Ma pauvre boussole
Est devenue folle
Cette girouette
A perdu la tête
Ce triste derviche
Me fait la potiche
Au tour du potier
Et l’empotée triche
Compas pointe sèche
Trace des carrés
Et règle Cras pêche
La morue salée
Je suis dans la dèche
Rêveur inutile
Qu’est-il arrivé ?


dimanche 12 décembre 2010

Parure

De coques en ormeaux
La nacre se consacre
A bien iriser l’eau
Et le ciel d’arc-en-ciel
Fait les boucles d’oreilles
D’Aphrodite et Sappho
Caresses de Lesbos
Au bleu de Mytilène
Ou prêtresse d’Eros
D’une île armoricaine
Qu’elle soit en son âme
En sa chair et ses os
Mono ou polygame
Sur l’île toute femme
Porte contre sa joue
Un lumineux bijou
Posé contre son sein
La nacre et le satin
Fait le grain de sa peau
Du soir jusqu’au matin


samedi 11 décembre 2010

Le bateau sur la rive

Il est parti
Jamais revenu
De cette île tropicale
Belle comme une aurore boréale
Mais je revis son visage
Si pâle si doux
Le visage de papa.
Me baladant sur la plage
Les vagues tanguaient sur le rivage
Et au loin j’aperçus celui
Qui amenait la bonté dans son âme
Il était là près de son bateau
Je courus courus
Et tombais
Et me redressais les yeux pleins de larmes
C’est sûr que si on rêve
On peut voir toutes sortes de choses
Son père
Mais surtout le bateau de son rêve
Le bateau sur la rive
Qui n’est jamais parti


Poème de Lohan
Ma fille - 11 ans et demi 


vendredi 10 décembre 2010

Vol au vent

Comme c’est joli un papier qui vole
Pareil à la feuille jouant avec le vent
Est-ce un message un tant soit peu frivole
Adressé à une belle par quelques soupirants
Lors plaise au dieu que l’on nomme Eole
De l’accompagner d’un souffle clément
Et que parmi les fleurs en cabrioles
Il finisse ses jours doucement
 


Poème de Nawel 
mon fils - 9 ans et demi



 

jeudi 9 décembre 2010

L'île merveilleuse

De cette île merveilleuse
Que tu gardes au fond de toi
Si tu approches tu mourras
Celui qui aurait de mauvaises intentions
En avançant son pion
Vers la petite maison bleue au toit blanc
Sera mat
Car s’il arrivait malheur
A la petite maison bleue au toit blanc
Cette île ne serait plus jamais merveilleuse
Car il n’y aurait plus la maison de maman


Poème de ma fille Lohan 
11 ans et demi 

mercredi 8 décembre 2010

Les îles Pourmoitou

J’ai pris le large versatile
Le large je ne rendrai pas
Puis j’ai pris le vent à Belle-Île
Vent que je garderai pour moi

Prendre le temps c’est difficile
Mais je l’ai fait aussi je crois
Le garder sera bien utile
Aussi je ne le rendrai pas

Alors enfin j’ai pris la mer
Ses parfums et ses embruns froids
Ses couchers de soleil mystère
Eux non plus je ne rendrai pas

J’ai pris mes cliques et mes claques
Pour ne pas céder à leurs lois
Pour tourner en rond dans ma flaque
Je les garde par-devers moi

J’ai pris mes aises ne vous déplaise
Sur d’autres routes de la soie
Même si parfois leur poids pèse
Mes aises seront tout à moi

Avec mes vers j’ai pris mon pied
Ma muse me dicte sa loi
Et pas question de m’amputer
Mon pied je ne quitterai pas

Je t’avais dis mettons les voiles
Et je constate avec effroi
Qu’aujourd’hui tu as pris le voile
Et que tu le gardes pour toi

J’ai pris mes jambes à mon cou
Mais j’ai froid à cause de toi
Même quand passera l’Ankou
Je garderai bien pour moi tout