Ouessant... Il était une fois une île...

dimanche 24 octobre 2010

Savais-tu...



Savais-tu en naissant qu’il y avait des îles
Qui étaient comme autant de bateaux immobiles
Aux multiples étraves aux fanaux surpuissants
Qu’un dieu fou un matin dans un rire dément
Avait figés ancrés amarrés à jamais

A jamais c’est pas sûr, répondit la vieille dame
Suffirait d’une grosse lame, en route pour l’aventure !

Savais-tu en naissant qu’il y avait des îles
Qui étaient comme autant de bateaux inutiles
Des cargos affrétés par le temps et la vie
Trop chargés de rochers ils ne sont pas partis
Et les voilà ancrés amarrés à jamais

A  jamais c’est pas sûr, répondit la vieille dame
Suffirait d’une grosse lame, en route pour l’aventure !

Savais-tu en naissant qu’il y avait des îles
Qui étaient comme autant de petits points perdus
Moucherons oubliés sur la toile de Neptune
Si le souffle d’Eole venait casser ces fils
Elles couleraient à pic englouties à jamais

A jamais c’est pas sûr,  répondit la vieille dame
S’il est des continents qu’on a jamais revu
Des îles sont revenues…
Il suffit d’une grosse lame, en route pour l’aventure !

Savais-tu en naissant qu’il y avait des îles
Qui n’avaient comme voile qu’un linge sur un fil
Comme mât un grand phare et comme cargaison
N’en déplaise à Panurge, des troupeaux de moutons
La dérive bloquée, ensablées à jamais

A jamais c’est pas sûr, répondit la vieille dame
Si nous toutes on étend nos robes et nos draps
Il suffit que le vent vienne à claquer des doigts
Il suffit d’une grosse lame, en route pour l’aventure !

 Savais-tu en naissant qu’il y avait des îles
Qui étaient comme autant de bateaux inutiles
Habitées par des femmes toutes habillées de noir
Espérant un retour dans la lumière du phare
Ne sachant naviguer coincées là à jamais

A jamais c’est pas sûr répondit la vieille dame
Car vouloir naviguer n’est rien qu’un état d’âme
Suffirait d’une grosse lame, en route pour l’aventure

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