Casino

Une carte et j’ai pris le large

Je n’ai eu qu’à tourner la page

Pour voyager

Pas non plus besoin de bagage

Dans l’immense livre d’images

Réalité

J’ai bâti mon nid sur une île

Intimité de quelques jours

Pour y rêver

L’océan des autres m’entoure

Pour y nager c’est difficile

Timidité

Du temps où elle était presqu’île

C’était aisé pour le pic-nique

D’y accéder

Puis elle dansa la tectonique

Les cartes ont glissé dociles

Fragilité

Je me sens un peu en exil

Un peu comme un Napoléon

Me morfond

C’est bientôt au cœur de l’asile

Que j’irais tirer le canon

La sale Albion

La fée luciole guidait Eole

Et moi je suivais ce fanal

Hypnotisé

Mais la fée reprit son envol

Pour explorer d’autres dédales

Et cabrioles

Je me suis conté des histoires

Que d’amour dans mes tours d’ivoire

Et dans mon phare

Puis naufragé aux rochers noirs

J’ai trouvé que la mer à boire

Etait salée

Dans ce drôle de casino

Châteaux de cartes plaquées or

Sont empilés

Et le porte-à-faux c’est la mort

Nu ont vient et nu on s’endort

Eternité

Alors assis face à la mer

Qui s’agite et mousse alentour

Au tapis vert

Je regarde sur le velours

Rouler encor les dés amers

Pour quelques tours